Jusqu’ici Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, bientôt 47 ans, vient ce vendredi 8 février de démissionner de cette fonction qu’il occupait depuis le 12 mars 2012.
C’est à l’occasion de la première session extraordinaire de cette instance ivoirienne, ouverte il y a quelques heures, que l’ancien Premier Ministre sous Laurent Gbagbo puis sous Alassane Ouattara a annoncé ce retrait. Les raisons évoquées par l’intéressé, au cours d’une allocution solennelle à l’adresse de ses collègues députés, sont essentiellement résumées par sa volonté de « poursuivre l’aventure de ses convictions », mais surtout de rester en phase, selon ses propres termes, avec son attachement à la sauvegarde de la paix, de la réconciliation et de la cohésion entre les fils et les filles du pays de Félix Houphouët-Boigny.
En prenant dans le même temps et le même discours ses distances avec le RHDP Unifié, coalition politique soutenant le Président Ouattara, notamment par l’allusion faite à son absence remarquée lors des assises du tout dernier congrès de ce conglomérat présidentiel, Guillaume Soro semble ainsi revoir son positionnement à l’égard de son mentor, avec lequel ses relations paraissent aujourd’hui pour le moins brouillées. Certains observateurs avisés de ce pays locomotive d’Afrique de l’Ouest prêtent à l’illustre démissionnaire du jour des aspirations à occuper le fauteuil présidentiel dont la remise en jeu est prévue en 2020. Sur ce point précis, les intentions de l’actuel locataire du Palais de Yamoussokro, par le flou artistique qui les entoure, n’augurent rien de très prévisible quant à la paix déjà fragile de ce pays si cher à tous les Africains au sud du Sahara.